Jusqu’à ses 16 ans, Stanislas Wawrinka l’assure, aucun entraîneur ne lui avait promis le très haut niveau. Deux ans plus tard, il remportait pourtant Roland-Garros juniors et derrière se construisait une carrière plus qu’honorable: une première incursion dans le top 10 en 2008, une présence assurée chaque année dans le top 30 depuis, des titres, une médaille olympique. Mais il peinait à franchir un cap et calait souvent lors des grands rendez-vous, au point qu’il était devenu un habitué des matches héroïques mais perdus. Et puis il y a eu l’Open d’Australie 2013: une nouvelle défaite, en cinq sets, face à Novak Djokovic en huitième de finale. Au lieu de l’enfoncer, elle l’a transcendé. Quelques mois plus tard, il s’associait à l’ancien finaliste de Roland-Garros Magnus Norman, et s’attelait à deux chantiers principaux: son coup droit et son mental. Avec succès. « Avant ce n’était peut-être pas le cas, dit l’ex-n°5 mondial Cédric Pioline, mais maintenant, il est convaincu qu’il est à sa place. »

Un bosseur
Stanislas Wawrinka n’est pas l’homme d’un coup, il construit sur la durée. Et depuis toujours. « Stan a une grande volonté, détaille admiratif son père Wolfram. Déjà tout petit, quand il voulait quelque chose, il travaillait pour l’avoir. Il a toujours été très actif, avec le besoin de bouger. Quand il était aux entraînements, il faisait toujours plus que ce que demandait l’entraîneur. « Cette valeur travail, il la partage avec Magnus Norman. « On a la même vision des choses, on sait que l’on a rien sans le travail, dit Stanislas Wawrinka. Et ce qui nous permet de progresser, c’est vraiment de partir s’entraîner, de travailler dur pour pouvoir se donner la chance d’avoir des résultats. »

En finir avec l’ombre de Federer
Pendant longtemps, Stan a été victime d’un complexe Federer. Condamné à vivre perpétuellement dans l’ombre de son légendaire compatriote. « Je pense qu’à un moment, ça l’a probablement un petit peu écrasé, analyse Cédric Pioline. Aujourd’hui, il s’émancipe de Roger Federer. C’est bien, c’est mérité. » « Il était peut-être un petit peu dans l’ombre de Roger, concède Wolfram Wawrinka. Mais « Roge », c’est tellement un grand joueur! Il a aussi été un moteur pour Stan, il l’a tiré vers le haut. »

Un garçon très apprécié
Ça, ce n’est pas nouveau. Difficile d’entendre dire du mal de Stanislas Wawrinka, même dans les vestiaires. « Il a le respect de tous les joueurs, dit Magnus Norman. Rafa lui envoie des sms après ses matches, Roger aussi, il a joué en double avec Novak… Et je dois dire que c’est vraiment très agréable de coacher un mec comme lui. » « Il est humble, il est simple, il ne se prend pas la tête », résume son papa. Avant de reprendre dans un rire discret: « Bon, c’est vrai en dehors, il peut aussi ‘foirer’ un petit peu! Mais c’est nécessaire de se relâcher un peu dans le tennis. « Un goût de la blague qu’il partage avec l’un de ses meilleurs amis, y compris hors du circuit: Benoît Paire.

Très réseaux sociaux

Depuis qu’il a découvert les joies de Twitter, Stanislas Wawrinka est l’un des joueurs les plus actifs sur les réseaux sociaux. Photos, pensées du jour et « Mini People », une bande-dessinée humoristique qui parle souvent tennis, le Suisse y partage beaucoup de choses avec ses followers. Et a visiblement converti toute sa famille, puisque son papa a confié avec sa victoire en demi-finale l’avoir félicité via WhatsApp avant même d’avoir eu l’occasion de le serrer dans ses bras.