La Suisse s’est offert une nouvelle opportunité de conquérir – enfin – la première Billie Jean King Cup de son histoire. Victorieuse de la République tchèque 2-0 samedi, la sélection de Heinz Günthardt disputera dimanche à Glasgow face à l’Australie sa deuxième finale consécutive, la troisième au total.
«Ce serait énorme» de remporter un premier titre dans cette compétition, a lâché Heinz Günthardt. «Les hommes l’ont fait en Coupe Davis (en 2014) avec Roger Federer et Stan Wawrinka, on peut aussi le faire. Il nous reste une rencontre à gagner», a poursuivi le Zurichois, ancien coach à succès de Steffi Graf.
L’occasion est belle, 24 ans après que le duo Martina Hingis/Patty Schnyder avait échoué de peu face à l’Espagne d’Arantxa Sanchez Vicario et Conchita Martinez dans une somptueuse finale à Palexpo et douze mois après un échec subi face à la Russie qui est resté en traverse des gorges helvétiques. Elle est peut-être même unique.
L’Australie plus que prenable
L’Australie ne peut, il est vrai, plus compter sur l’ex-no 1 mondial Ashleigh Barty, jeune retraitée qui n’était d’ailleurs pas présente lors de la phase finale 2021 à Prague. Elle s’appuie sur Ajla Tomljanovic (WTA 33), quart de finaliste du récent US Open, et sur Storm Sanders (WTA 237), qui n’est pourtant que no 8 dans la hiérarchie australienne.
Les Australiennes ont parfaitement su profiter d’un tirage au sort extrêmement favorable. Opposées à la Slovaquie et à la Belgique dans la phase de groupes, elles ont battu en demi-finale une équipe de Grande-Bretagne privée de son meilleur atout Emma Raducanu (WTA 75) grâce au succès de la paire Storm Sanders/Samantha Stosur dans le super tie-break du double décisif.
Favorites, les Suissesses ne vont certainement pas commettre l’erreur de sous-estimer cette équipe australienne. Elles seront sur leurs gardes, même si elles avaient survolé les débats l’an dernier en demi-finale à Prague: Jil Teichmann avait écrasé Storm Sanders 6-3 6-0, Belinda Bencic dominant Ajla Tomljanovic 6-3 6-2 pour envoyer la Suisse en finale.
La décision à chaque fois avant le double
Comme lors de ses deux premières rencontres de la semaine, la Suisse a fait la différence en simple samedi. Belinda Bencic (WTA 12) n’a pas non plus flanché au moment de porter l’estocade, s’imposant 6-2 7-6 (8/6) devant Karolina Pliskova (WTA 37).
«C’est génial d’être à nouveau en finale», a lâché Belinda Bencic. «La pression est immense, car on a envie de bien faire pour soi-même et pour son équipe. La marge entre une joie intense et une grosse déception est infime, on l’a vu avec la Grande-Bretagne» qui s’est inclinée face à l’Australie dans le super tie-break du double samedi.
Viktorija Golubic (WTA 77) avait mis son équipe sur la bonne orbite en battant Karolina Muchova (WTA 149/ex-no 19) 6-4 6-4. Titularisée aux dépens de Jil Teichmann (WTA 35) comme la veille face au Canada, la Zurichoise a de nouveau parfaitement tenu son rang.
«J’étais nerveuse», a concédé Viktorija Golubic, qui avait battu la championne de l’US Open 2019 Bianca Andreescu (WTA 45) vendredi. «Mais je suis parvenue à jouer les points les uns après les autres. C’est toujours spécial de jouer pour son équipe, mais il y a aussi plus de pression. Il faut trouver le bon équilibre», a-t-elle lâché.
ATS