La déception était présente. C’est forcément avec quelques trémolos dans la voix qu’Anouk Vergé-Dépré est revenue avec courage sur ce qu’elle a vécu dans le Foro Italico de Rome. Elle est la première à avoir pu prêter main forte à Joana Heidrich. Elle est aussi la première à avoir vu à quel point la blessure était sérieuse… et que l’abandon était inévitable.
Anouk Vergé-Dépré, comment allez-vous suite à cette désillusion?
C’est vraiment difficile pour moi de vous raconter ce que nous avons vécu ce dimanche, lors de cette finale pour le bronze. C’était un choc pour tout le monde. Pour moi également. Nous étions en bonne voie pour remporter cette médaille. Et puis, tout à coup, tout a changé d’un instant à l’autre. Voir Joana comme ça, c’était très dur pour moi.
Comment avez-vous réagi, sur le moment?
J’ai tout de suite su que la blessure de Joana était grave. Forcément, j’ai vu que l’épaule était déboitée. Donc, pour moi, c’était directement clair. J’ai essayé d’appeler à l’aide, mais entre les problèmes de communication et d’organisation, cela a mis du temps pour qu’elle soit bien prise en charge.
Arrive-t-on à garder sa lucidité dans un tel moment?
Je ne sais pas si j’ai été lucide… J’ai juste essayé de la soutenir et de la calmer du mieux que j’ai pu. Nous étions en plein soleil. C’était difficile, d’autant plus que les caméras étaient fixées sur Joana pendant très longtemps. J’espère que nous allons pouvoir analyser ce qui est arrivé, afin d’optimiser par la suite les protocoles avec l’aide de la Fédération internationale.
Comment va Joana?
Je l’ai suivie à l’hôpital et je suis rentrée avec elle en Suisse. Pour résumer, il nous faudra du temps à toutes les deux pour digérer ce qui est arrivé. Nous en saurons également davantage lorsque les examens médicaux nous donneront un diagnostic plus précis.